3- La place de la religion

L'Egypte est le pays arabe le plus peuplé avec 85 millions d'habitants dont 90% d'entre eux sont des musulmans. Il convient d'évoquer l'islamisme par le biais de la création de la confrérie des frères musulmans en 1928, qui est une organisation panislamique, c'est-à-dire un mouvement politico-religieux. Ce parti politique réclame l'union de toutes les communautés musulmanes dans le monde par une lutte officiellement non violente. Ils avaient autrefois lutté contre le communisme égyptien. En 1984, le pouvoir égyptien reconnaît les Frères Musulmans en tant qu'organisation religieuse mais leur refuse l'inscription en tant que parti politique. L'idéologie stricte de cette confrérie s'explique par la position géographique de l'Egypte qui est à la frontière d'Israël. Car depuis sa création, la lutte contre Israël au côté de la Palestine est au coeur du mouvement.

Aujourd'hui, en Egypte on peut dire que c'est les frères musulmans qui dirigent le pays puisque actuellement le président de la République arabe d'Egypte est Mohammed Morsi, qui est aussi le président du parti de la liberté et de la justice, un parti politique issu des frères musulmans. Les frères musulmans veulent instaurer la Charia, cependant depuis qu'ils sont au pouvoir, on voit grâce à la nouvelle constitution votée par référendum que ce n'est plus le cas. Certes le préambule de la nouvelle constitution fait de la loi islamique et de la Charia la base de la législation égyptienne mais cette formule, qui figure également dans d'autres constitutions de démocratie arabe vise à encrer la démocratie dans les racines locales afin d'éviter une simple transposition du modèle européen, qui nuirait à la légitimité du texte et ranimerait les souvenirs douloureux de la colonisation.